Daigu Ryokan (1758-1831)


 

LE VENERABLE DAIGU RYOKAN 
MOINE BOUDDHISTE ZEN SOTO 
(1758-1831)
SA VIE, SES POEMES ZEN, SA CALLIGRAPHIE EXPOSENT LA REALITE D’UN EVEILLE.

Maître Ryokan est un modèle de moine bouddhiste Zen Soto accompli.

Maître Ryôkan est connu pour avoir composé des poèmes zen fondés sur le quotidien de sa vie d’ermite, mais on connaît peu chez nous la profondeur de ses enseignements bouddhistes. Sa maîtrise des poésies chinoise (kanshi) ou japonaise (waka) lui ont permis de produire plus de mille quatre cent quarante poèmes longs et courts (tanka) et de « haiku ».

Son nom d’ordination monastique « Ryôkan » 良寛 signifie « bon et tolérant » ce qui a été la ligne de conduite de sa vie. Le nom doctrinal « Daigu » 大愚 « grand naïf  » donné lors de sa certification par son maître Kokusen est au sens positif de l’idéogramme GU 愚 : « celui qui prend les choses comme elles viennent et s’en satisfait à l’instar d’un nouveau-né. » Ce nom ne porte aucunement le sens péjoratif ou ridiculisant de « fou » ou « idiot » que lui donnent ceux qui ne connaissent pas la vie de ce grand sage.

Maître Ryôkan n’était pas fou du tout. Il était un vrai moine qui s’efforçait en son époque et dans sa région de suivre au plus près possible le mode de vie enseigné par le Bouddha Shakyamuni !

Maître Ryôkan était loin d’être un idiot. Il ne faut jamais perdre de vue qu’adolescent il a fait des études complètes, dont celles classiques de la langue chinoise. Puis au cours de ses seize années de monastère il a approfondi sa connaissance des textes bouddhistes. Il connaissait les sutras et en particulier il a commenté en poèmes le Sutra du Lotus. Il avait parcouru le Japon pour visiter les temples Soto Zen dépositaires des divers chapitres de l’œuvre de maître Dôgen – le Shôbôgenzô – qu’il a étudiés et recopiés de son propre pinceau.

Il doit son style didactique candide et léger au poète chinois Han Shan, un moine zen du VIIIe siècle qui lui a servi de modèle de vie. Comme ce dernier, Ryokan s’amusait de l’image d’idiot qu’on lui prètait. Il en profitait pour partager sa liberté d’éveillé. Son mode de vie était rare déjà à son époque. Il est fort peu courant en effet qu’un fils de bourgeois devenu moine abandonne les avantages de « chef des moines » (jap. shuso) au sein du clergé d’un grand temple. La succession manquée de son maître au temple Entsuji de Tamashima a été pour lui l’occasion de prendre sa liberté. Il n’avait pas pu prétendre à cette charge d’abbé car il était seulement en troisième position successorale et qu’il manquait en outre, selon le règlement, de quatre ans d’ancienneté.

Et avait-il vraiment le goût des responsabilités d’une charge ? L’aurait-il vu comme un obstacle au libre cours de son « aspiration à l’éveil » ?  Les concessions sociétales d’un abbé d’un grand temple sont parfois des étouffoirs de l’ardeur à la discipline de la pratique et peuvent faire obstacle à la libération spirituelle (nirvana) dans le dénuement.

Quoi qu’il en soit, à partir de cette époque, il est retourné dans la région de sa ville natale Izumozaki dans la province d’Echigo (région de Niigata). Il y a vécu en ermite pendant trente ans sur le Mont Kugami dans le célèbre ermitage Gogoan, et aussi provisoirement au pied de cette montagne dans un entrepôt du sanctuaire shintoïste Otogo.

La qualité de sa calligraphie révèle sous son pinceau l’innocence de son coeur, sa candeur et son lâcher-prise de l’ego, développés en lui par le libre-cours donné à la perfection de sagesse et la compassion.

Être dans les toutes petites choses

un nouveau livre sur Ryokan, par Dominique Blain

Il y a quatre ans, Dominique Blain, moine zen, s’est glissé dans la peau de Ryokan, célèbre ermite, moine zen et poète de la fin de la période Edo. Le résultat, Ryokan, L’oublié du monde, sortira en novembre 2007 chez éditions Les Deux Océans.

Zen Road a parlé avec l’auteur de son œuvre et de sa pratique.


[Couverture du livre « Ryokan, L’oublié du monde » de Dominique Blain (Éditions Les Deux Océans), montrant un moine errant qui marche dans des flames ou des feuilles rouges sous une grande lune blanche. Dessin par Guyseika]

Zen Road : Pourquoi Ryokan ?

Dominique Blain : C’est quelqu’un qui, pour moi, représente la plus belle intelligence de l’homme. C’est un simple moine, ermite, mendiant, libre de tout. Il n’enseigne pas par les paroles usées des anciens textes. Son enseignement est vivant. Il joue avec des enfants, et sa vie va toujours vers l’essentiel. C’est quelqu’un qui ne fait pas de compromis, qui se dépouille de lui-même, avec un esprit sans dualité, un esprit d’enfant. Je trouve ça très beau.

ZR : Comment avez-vous structuré le récit de la vie de cet homme ?

DB : Je fais parler le personnage. Je le présente, il parle et il y a des textes de lui. Le but c’était de totalement se mettre dans la peau de Ryokan — c’est très difficile. Il faut lire énormément, s’imprégner de l’homme, c’est ce qui m’intéresse dans l’écriture : me mettre à la place des personnes. En lisant les livres, petit à petit je me suis imprégné de lui, et je l’ai fait parler. Je me suis lancé en essayant de ne pas trop le trahir, et, comme lui, de me dépouiller pour vivre le personnage en lui-même, à travers l’écriture.

ZR : Que voudriez-vous exprimer en tant que Ryokan ? Qu’avez-vous à dire à son sujet ?

DB : Il y a déjà pas mal de livres sur Ryokan ; mais j’étais un peu frustré, parce qu’à chaque fois que j’en lisais un, je me disais qu’il y avait une facette de l’homme, mais pas l’ensemble de sa personnalité. Le seul livre qui existe sur Ryokan « en entier » c’est un livre purement historique, ce sont des dates avec des choses que Ryokan a faites ; mais je n’y ai pas trouvé le charme de la poésie du personnage. Il n’existe pas de livre où l’on retrace toute la vie de Ryokan avec ses textes essentiels. Donc, dans mon ouvrage, je voulais mettre de la poésie puisqu’il était poète, mettre ses textes qui me semblaient essentiels et retracer sa vie d’une façon agréable à lire.

[Six lignes verticales de la calligraphie fluide de Ryokan, encre noir sur papier beige décoré des feuilles brun roux décolorées]

ZR : Est-ce que votre pratique de zazen a joué un rôle dans ce projet ?

DB : La pratique est essentielle. Le fait de faire zazen et d’entendre. Il y a tout l’enseignement de Philippe [Coupey] qui s’inscrit. Quand on entend un kusen [enseignement oral donné pendant zazen], ce n’est pas de la lecture comme on lit un livre. C’est un enseignement qui est véhiculé, pas seulement à travers un état d’esprit, mais également à travers la voix, le son, les os, la chair, le sang ; bref une présence. C’est tout ça que le maître véhicule, ce n’est pas simplement quelque chose d’intellectuel. Cela s’inscrit en nous pendant zazen, qu’on le veuille ou non et par la suite, cela se transmet dans l’écriture.

C’est également tout une vie, tout un « karma » que je trimballe depuis que je suis tout jeune, bon ou mauvais. C’est du concret. Tu mets obligatoirement ce que tu es, ce que tu ressens dans ce que tu dis ou ce que tu écris.

ZR : En écrivant ce livre, est-ce que vous avez découvert quelque chose, est-ce qu’il y avait des surprises, soit à propos de Ryokan, soit à propos de vous-même ?

DB : La grande surprise, c’était qu’à force de me mettre dans la peau du personnage de Ryokan, je suis tombé amoureux de Taishin ! Elle m’a totalement fait fantasmer. Ryokan a 70 ans, il tombe amoureux de Taishin, qui a autour de 40 ans, et il vit cet amour passionnel avec cette femme. On ne sait pas du tout s’il a consommé ou pas, ce n’est pas la question ; mais ils semblent avoir eut une relation passionnelle jusqu’au bout, jusqu’au dernier jour. Ils s’écrivent des poèmes magnifiques qui sont repartis dans le livre.

Autrement, la chose qui m’a le plus marqué chez Ryokan, c’est qu’en fait c’est un homme qui n’enseigne pas. C’est sa vie qui enseigne. Il transpire le zen, il transpire la Voie.

Ce qui m’intéresse, c’est « la vie » comme dirait Deshimaru, ce n’est pas ce qui est marqué sur papier. Un enseignement intellectuel n’a aucun intérêt. Ce qui m’intéresse, c’est la chair des gens, c’est l’esprit des gens, c’est la souffrance des gens, la joie des gens, ce n’est pas une objective de dépassement de soi. Ce qui m’intéresse, c’est ce que les gens vivent tous les jours, et Ryokan, c’est ça : c’est la vie de tous les jours, c’est jouer avec les enfants, c’est rencontrer les gens sur le pas de la porte et discuter de tout et rien.

ZR : Pensez-vous que ce type de vie est toujours possible ?

DB : Oui oui. Pour moi, le zen est une façon d’être dans les toutes petites choses. On peut dire, « Tiens, je vais sauver le monde, » ou « je vais aller aider les gens en Afrique » — c’est très très bien, je ne critique pas du tout. Mais dans les petites choses de tous les jours dans la vie, on a constamment l’opportunité de mettre en pratique l’enseignement de Philippe, l’enseignement zen. Je prends un exemple tout bête : rentrer dans un magasin et dire bonjour. Ou, quelqu’un qui est pressé : laisser passer. Ça paraît anodin, mais c’est totalement ça. À chaque instant on doit faire attention pour respecter à la fois les autres et soi-même. Donc à chaque minute de la vie, on peut faire attention à ce qu’on est et comment essayer de vivre en harmonie avec les autres. Pour moi, le zen c’est ça, c’est l’essentiel.


Extraits du livre Ryokan, L’oublié du monde
par Dominique Blain

Alors qu’ils ne serviront que très peu, six noms lui seront donnés. « C’est beaucoup pour une seule vie » se dira-t-il plus tard.

Nommer les personnes, ce n’est que les apercevoir. Se rencontrer réellement, c’est poser son regard sans les mots, avec l’esprit de celui qui ne sait rien, qui a tout à découvrir de l’autre. C’est s’exposer et se risquer dans la simplicité de l’être.

Le premier nom est donné par la mère : Eizo, « abri de prospérité ».

Le père acquiesce et se retire. Le deuxième, par coutume religieuse à la sortie de l’adolescence (quinze ans pour les garçons, treize pour les filles) : Bunkô ou Fumikata.

Le troisième par son maître : Ryokan, « bon, bienveillant, vaste et généreux ». Le quatrième, par plaisir : Taigu, « le grand fou ».

Le cinquième, par les villageois : Temari-shônin, « Révérend de la balle ». Le sixième : le Corbeau (à cause de son teint se rapprochant de la couleur noire de son habit).

D’autres noms lui sont associés, moins usités : « le juste », « jamais dédaigneux », employés lorsqu’il vivra en communauté ou lors de ses pérégrinations, ou encore, beaucoup plus rarement : « l’éternel méprisé » (par les intellectuels hautains).


[Portrait à l’huile de Ryokan de Jean-Claude Reikai Vendetti (1946-2001). Le moine est représenté avec une sourire, une fleur blanche sur l’épaule, sur un fond bleu]

Le drame de Ryokan (si l’on ose dire), c’est qu’il ne se raccroche à rien. Sans qu’il s’attende un jour à toucher le fond, chaque instant de la journée est comme le vide d’un précipice. À sa naissance, il a dû glisser sur une pierre humide de rosée au bord d’un ravin, sans avoir eu le réflexe de se retenir…

Il est conscient d’être idiot et l’annonce ouvertement. C’est sans doute des paroles aussi vraies qu’aucune personne sensée ne s’aventurerait à prononcer pour elle-même, sans s’en sentir aussitôt réellement concernée. C’est ce qui fait l’intelligence de Ryokan. Il s’éveille à la seule joie de vivre. Il ne s’occupe plus de lui-même. À force de s’abstenir, Ryokan en devient minuscule, caché, ce qui en fait sa grandeur. Lui ne le sait pas.

Il peut s’enfouir des heures durant dans les hautes herbes, et recevoir toute la rosée du matin, la plus pure, la plus délicate, lire, dessiner sous les feuilles à l’abri du soleil, sans se rendre vraiment compte du temps qui passe. Les petites choses deviennent grandes, lorsqu’on les regarde simplement grandir d’elles-mêmes, en dehors du temps. Voir, toucher, intervenir, serait comme une forme d’indécence contre nature, comme une interposition entre un enfant et son rêve. La vie de Ryokan est comme celle d’un gamin qui s’est échappé de la tutelle de ses parents pour la journée, et s’est réfugié dans une grotte afin, de l’intérieur mieux voir la lumière. Lorsque l’on est presque dans le noir, au bout d’un moment la lumière apparaît progressivement sans que l’on s’y attende, et finit par prendre toute la place. Aussi lent soit-il, sa journée est traversée comme l’éclair, qu’il ne voit que dans l’instant, un instant de grâce. Si on lui demandait ce qu’il fait dans sa vie, ou ce qu’il fait de sa vie, il répondrait : Je la laisse passer. Ce n’est pas ne rien faire, loin de là. C’est le travail immense de l’instant. Chaque minute, chaque seconde compte, je témoigne de cela. Il n’a de compte à rendre à personne, sauf peut-être à lui-même…

C’est un moine oublié du monde…

Ce qu’il sait, il ne le dit pas. Ce qu’il ne sait pas, il l’observe, sans définir quoi que ce soit. Il ne vit pas sa vie pour qu’on l’entende, mais pour laisser entendre la vie. La parole est comme une épine sur le rosier du cœur. Comme la rose, la seule utilité de Ryokan est sa présence silencieuse. Son parfum est là pour nous accompagner tout le long du chemin, non pour être retenu. Mourir à soi-même, c’est un peu retrouver l’essence d’avant sa naissance… Il y a les personnes qui sont pleines d’elles-mêmes et celles qui sont vides, ce sont les mêmes, pourquoi des différences ?… La souffrance n’épargne personne, les purs et ceux qui ne le sont pas. La pureté, c’est peut-être simplement la joie d’exister.


Une froide soirée dans ma cellule vide, 
Le temps s’enfuit comme la fumée de l’encens. 
Au dehors, des milliers de bambous, 
Au dessus de mon lit, combien de livres ?…

La lune vient blanchir la moitié de ma fenêtre. 
De tous côtés, on n’entend que le chant des insectes. 
Dans tout cela, il y a une émotion sans limite… 
Mais dès qu’on l’aperçoit, les mots disparaissent.

Mille sommets sont figés par la neige glacée. 
Sur dix mille sentiers, cesse la trace de l’homme. 
Jour après jour, je ne fais que m’asseoir face au mur.

 

Source www.zen-road.org

Les religions.


L’histoire de la religion de -1850 à l’an 1 000.

– 1850.

Abraham quitte sa terre natale
Selon la Torah, le patriarche hébreu Abraham reçoit les révélations de Yahvé, qui lui demandera de quitter la ville d’Our, sa terre natale. Accompagné de sa femme, Sarah, et de son neveu, Loth, il se rendra à Haran. Ils vivront quelques temps en nomade. A Sichem, Yahvé promettra de donner le territoire à sa descendance. Affecté par la famine, le groupe trouvera ensuite refuge en Égypte. Rapidement expulsés, Abraham et Sarah s’installeront finalement à Canaan tandis que Loth se rendra à Sodome. Abraham conclura une alliance avec Yahvé, scellée par le rite de la circoncision. Ce pacte devra lui assurer une descendance masculine. C’est ainsi que viendra au monde Isaac, alors qu’Abraham avait atteint l’âge de cent ans. Les Juifs se considéreront plus tard comme descendants d’Abraham, premier à vénérer le Dieu unique.

– 1250.

Moïse mène les Hébreux hors de l’Égypte
D’après la TorahMoïse libère le peuple hébreu de l’esclavage. Ayant reçu les dix commandements au mont Sinaï, il ordonne àPharaon de libérer son peuple. Ce dernier refuse et l’Égypte voit s’abattre sur elle les dix plaies infligées par Yahvé. Le Pharaon,Ramsès II, les autorise finalement à quitter le territoire. Après un périple de plus de quarante ans, le peuple atteint enfin laPalestine, la Terre promise. Il transportera avec lui les tables de la loi (dix commandements) qui plus tard seront mises à l’abri dans l’Arche d’alliance.

– 997.

David conquiert Jérusalem
Deuxième roi d’Israël, vainqueur de Goliath, David s’empare deJérusalem et y établit la capitale de son royaume. Il envisage d’abriter l’Arche d’alliance au cœur d’un grand temple, mais Dieu le lui interdit par l’intermédiaire du prophète Nathan. En effet, un homme de guerre ne peut pas édifier un temple de paix. Son fils,Salomon, accomplira cette tâche au cours de son règne. Des siècles plus tard, on attribuera à David la rédaction de nombreux psaumes bibliques.

– 968.

Salomon succède à son père, David
Salomon monte sur le trône du pays de Canaan, qui s’étend alors de l’Euphrate à Gaza. Il améliorera les relations commerciales de son peuple avec les terres alentours et séparera le territoire en douze districts. Il parviendra ainsi à unifier son empire avec pour objectif principal la prospérité de Jérusalem. Il y construira le Premier Temple, entouré de hauts remparts et abritant les Tables de la loi, reçues par Moïse. À sa mort, son empire rayonnant sera divisé : le royaume d’Israël s’étendra au nord tandis que le royaume de la Judée occupera le sud.

– 722.

Les Assyriens chassent les Juifs
Le roi Salmanazar V et ses troupes assyriennes envahissent le royaume d’Israël. Quelques années plus tard, le royaume de laJudée, au sud, subira à son tour la domination assyrienne, menée cette fois par le roi Sargon II. Les Israélites seront contraints de s’exiler et de se disperser sur les territoires alentours. Le Templede Jérusalem ne subira toutefois aucun dommage particulier suite à cette première invasion.

– 597.

Le roi de Babylone s’empare du royaume hébreu
Les troupes mésopotamiennes envahissent le territoire israélite, guidée par leur roiNabuchodonosor II. Ce dernier détruit le Temple de Jérusalem et fait déporter les Israélites à Babylone. Cet exil marque le début de la première Diaspora, qui bouleversera quelque peu les anciennes croyances juives. Le monothéisme sera renforcé et Yahvé apparaîtra alors comme l’unique divinité de l’univers et ce, pour tous les peuples.

– 563.

Naissance de Bouddha
Siddharta Gautama naît dans un bois sacré, à Lumbini, région actuellement située entre l’Inde et le Népal. A l’âge de 29 ans, découvrant la souffrance du peuple et la misère de la mort, le jeune aristocrate décide de quitter ses biens pour mener une vie ascétique. Six ans plus tard, choisissant la méditation, la voie moyenne entre jouissance et austérité, il parvient à « l’Eveil ». Il en tirera le titre de Bouddha et, dispensant son enseignement, il deviendra le plus célèbre d’entre eux pour mourir à l’âge de quatre-vingt ans.

– 539.

Les Perses conquièrent la Mésopotamie
Lorsque les Perses s’emparent de la Mésopotamie, ils autorisent le peuple juif à réintégrer leurs terres. Tous n’emprunteront pas cette voie et poursuivront leur existence à Babylone ou dans les territoires qui les ont accueillis lors de la Diaspora. Des années plus tard, le nouveau Temple de Jérusalem sera édifié et attirera d’autres exilés. Toutefois, le monument n’égalera pas le Templed’autrefois et la monarchie ne sera pas restituée dans le royaume

– 525.

Bouddha prononce le Sermon de Bénarès
Bouddha prononce un discours devant ses cinq premiers disciples. Il souhaite ainsi leur faire partager les voies qui mènent à l’Éveil, connu aussi sous le nom de « nirvana« . Il dicte alors les Quatre Nobles Vérités sur lesquelles reposent les croyances bouddhiques : il s’agit de définir la souffrance, d’en déterminer la provenance, d’accepter que l’on puisse y mettre fin et de comprendre comment y parvenir.

– 480.

Mort de Bouddha
Gautama, connu plus tard sous le nom de Bouddha, meurt à unâge très avancé, au terme d’une vie d’ascète et d’errance. Il est le fondateur de la philosophie religieuse du bouddhisme. Peu de temps après sa mort, un premier concile se serait déroulé à Rajagrha, rassemblant les moines de la communauté bouddhique. Ceux-ci auraient alors évoqué ensemble tous les enseignementsde Bouddha, donnant ainsi naissance à une longue tradition orale.

-370.

Concile bouddhique de Vaisali
Aux alentours de 370 avant J.-C., les moines bouddhistes se réunissent à Vaisali pour un IIe concile. Ce rassemblement donne lieu à des confrontations entre les disciples sur la vie monastique et certains aspects de la doctrine, tels que la sainteté des individus ayant atteint l’Éveil. Le concile provoque alors un schisme. La communauté bouddhique se sépare en deux tendances, celle des Mahasamghika, qui auraient adopté dix nouvelles réformes disciplinaires, et celle des Sthaviravadin, fidèles aux anciennes règles. Toutes les querelles donneront finalement naissance à une vingtaine d’écoles différentes.

– 332.

Alexandre le Grand conquiert la Judée
Le roi de Macédoine chasse les Perses du territoire et concède aux Juifs une certaine liberté. Durant le règne des Ptolémées, de nombreux Juifs s’installeront à Alexandrie. La culture hellénistique se propagera rapidement dans le royaume et influencera les croyances juives. Des conflits éclateront toutefois entre Juifshellénistes et Juifs opposés.

– 249.

IIIe concile bouddhique à Pataliputra
Vers 249 avant J.-C., un troisième concile bouddhique se déroule à Pataliputra, sous l’impulsion du roi Asoka. Les disciples y abordent les thèmes de l’existence de l’âme, tentent de mettre au point une certaine orthodoxie du bouddhisme et lancent son expansion au-delà des frontières.

– 242.

Le bouddhisme se répand à Ceylan
Fils du roi Asoka, Mahinda se rend à Ceylan dans le but de répandre le bouddhisme. Son discours aurait alors convaincu le souverain des lieux. L’adoption du bouddhisme à Ceylan aurait alors mené à la construction du monastère Mahavihara, qui deviendra un grand centre de la doctrine des « Anciens », appelée « Theravada ».

– 165.

La révolte maccabéenne
Judas Maccabée reprend Jérusalem après que le successeur d’Alexandre a fait ériger un autel dédié à Zeus au cœur du Templede Jérusalem. Après sa victoire, Judas Maccabée mettra en place la dynastie des Asmonéens. Il s’appliquera à purifier et embellir le Temple, donnant lieu plus tard à la cérémonie de l’Hanoukka. Quelques années plus tard, l’indépendance de laJudée sera reconnue par la Syrie, mais les conflits entre juifshellénistes et les autres affaibliront le royaume, ouvrant grand la porte du royaume aux Romains.

– 37.

Hérode le Grand est proclamé « roi des Juifs »
À la mort de son père, Antipater, Hérode le Grand s’empare des rênes de la Judée. C’est ainsi que quelques années après l’invasion romaine, il est proclamé « roi des Juifs« . Il doit rapidement faire face aux conflits entre les Juifs sadducéens et les Juifs pharisiens. Son règne connaîtra toutefois une certaine prospérité, marquée par l’architecture et la reconstruction duTemple de Jérusalem.

30.

Crucifixion de Jésus

Condamné pour blasphème parce qu’il se dit fils de Dieu, Jésus deNazareth est crucifié à Jérusalem sur ordre de Ponce Pilate. Le jour de sa crucifixion, il avait selon les thèses entre 33 et 35 ans. La Résurrection du Christ aura lieu, selon les Écritures, trois jours plus tard. Toujours selon le Nouveau Testament, l’Ascension, moment où le Christ s’élève au Ciel, se déroulera quant à elle quarante jours après son retour à la vie. Deux iconographies illustrant la scène traverseront les siècles. Lapremière le montre parmi les nuages, s’élevant vers les cieux. La seconde le représente sur le Mont des Oliviers, pris par la main de Dieu. Toujours selon les Écritures, les apôtres recevront, après l’Ascension, l’Esprit saint que Jésus leur avait promis lors de la Cène, son dernier repas.

32.

Etienne est lapidé

Aux alentours de 32, le diacre Étienne est conduit devant le Sanhédrin – aréopage juif – pour répondre à l’accusation de blasphème qui pèse contre lui. Au terme d’un long discours par lequel il tente de justifier ses positions chrétiennes, il est condamné à mort, conduit de force hors de la ville et lapidé. Saul de Tarse, qui deviendra plus tard saint Paul, assiste à la sentence, récupère les vêtements des bourreaux et approuve la punition. Saint Étienne sera considéré comme l’un des premiers martyrs chrétiens.

34.

Saul de Tarse se convertit

Alors qu’il se rend à Damas dans le but de combattre les communautés chrétiennes, Saul de Tarse reçoit une vision bouleversante du Christ, l’interrogeant sur les raisons de ses persécutions. Saul se convertit aussitôt. Aveuglé par la lumière de la scène, il n’aurait retrouvé la vue qu’en se faisant baptiser. Élevé dans le pur respect de la Loi juive, Saul était devenu l’ennemi des chrétiens, au lendemain de la crucifixion de Jésus. Il aurait même approuvé le martyre d’Étienne, exécuté par lapidation peu de temps avant. Cette révélation qui modifie le cours de son destin, le transformera en un grand prédicateur qui, sous le nom de Paul, parcourra les routes d’Asie Mineure et de Grèce pour transmettre le message du Christ. Selon les Actes des Apôtres, Paul effectuera ainsi trois grands voyages missionnaires.

44.

Paul voyage en Asie Mineure

Converti au christianisme depuis quelques années, Paul quitte Antioche et prend la route en direction de Chypre, accompagné de Barnabé. Après avoir converti le proconsul, il se rend en Asie Mineure, dans les villes d’Antioche de Pisidie, de Lystres et de Derbé. Dès lors, il fonde plusieurs communautés chrétiennes au cœur des territoires non évangélisés. Il est très souvent reçu à coup de pierres par les juifs de la région. Il ne regagnera Antioche qu’en 47, puis effectuera deux autres voyages missionnaires, l’un à partir de 50 et l’autre dès 54.

48.

Réunion du concile de Jérusalem

Les dirigeants de l’Église de Jérusalem rencontrent les chrétiens Pierre, Paul et Barnabé afin de statuer sur la question du paganisme. Ils se demandent si les païens qui ont adopté la religion chrétienne doivent ou non observer en plus les pratiques imposées par la Loi juive. Au terme de cette rencontre, les participants se mettront d’accord sur le fait que la seule conversion au christianisme suffit au salut des gentils. Cette décision aura pour conséquence d’amener davantage de convertis issus du paganisme au sein de l’Église chrétienne. Par ailleurs, l’esquisse d’une rupture entre les religions juive et chrétienne se profile.

50.

Paul repart pour l’Asie Mineure

Revenu de son premier voyage missionnaire il y a trois ans, Paul quitte Jérusalem, où il avait assisté au concile, pour se rendre une nouvelle fois en Asie Mineure. Il est alors accompagné de Silas et de Timothée. Après s’être assuré de la bonne foi des communautés chrétiennes qu’il avait installées à Lystres, Derbé et Antioche de Pisidie, il prend la mer en direction de la Macédoine. Il établit les églises de Philippes et de Thessalonique et passe quelques temps à Athènes, puis à Corinthe, où il fonde une nouvelle communauté. Ainsi, le christianisme se développe progressivement dans la plupart des régions qu’il parcourt, malgré le mauvais accueil que lui réservent les Juifs.

54.

Dernier voyage missionnaire de Paul

Paul entreprend un troisième voyage, suivant à peu de choses près le même trajet que le précédent. Parti d’Antioche, il traverse l’Asie Mineure, où il séjourne quelques temps à Éphèse. Il rejoint ensuite la Macédoine, puis Corinthe, en Grèce pour finalement arriver à Tyr. Durant son parcours, il rédige plusieurs épîtres qui seront regroupés dans le Nouveau Testament. Toujours selon les Actes des Apôtres, il aurait été arrêté à Jérusalem, après avoir provoqué une vive colère au sein de la communauté juive. Retenu captif à Césarée durant deux années, il aurait ensuite été conduit à Rome, puis libéré avant d’être à nouveau emprisonné. Il aurait alors été exécuté vers 65.

64.

Saint Pierre est martyrisé

L’un des principaux apôtres de Jésus (d’après l’Évangile) est crucifié à Rome, suite aux persécutions de Néron vis-à-vis des Chrétiens. Le Christ lui aurait donné son nom pour symboliser sa fonction de fondateur de l’Église. La tradition romaine fera de lui le premier pape. Des siècles plus tard, un doute subsistera quant à la date précise de sa mort. Certains s’accorderont à dire qu’elle eut lieu en 67.

70.

Destruction du Temple de Jerusalem

Les troupes romaines de Titus s’emparent de la ville de Jérusalem: le Temple est brûlé et les habitants sont déportés comme esclaves. Le Temple, bâti par Salomon en 970 avant J.-C et reconstruit par Hérode en 19 avant J.-C, était le symbole et le centre du pouvoir religieux et politique des Juifs. Seul le mur occidental de soutènement de l’esplanade du Temple restera debout. Il sera appelé plus tard le « Mur des lamentations ». La destruction du Temple constitue par ailleurs un élément déterminant pour la religion chrétienne, qui se détache alors de plus en plus de ses origines juives.

73.

La prise de Massada

Après une année de lutte sanglante pour réprimer la révolte juive, les Romains s’emparent de la ville de MassadaJérusalem n’avait pas résisté longtemps à leurs assauts, mais les habitants de Massada furent plus endurants. Conscients de leur défaite, plusieurs centaines d’entre eux se donneront la mort plutôt que d’être chassés ou tués par leurs ennemis.

112.

Rescrit de Trajan sur les persécutions chrétiennes

En réponse aux interrogations du gouverneur de Bithynie Pline le Jeune, Trajan établit les principes de la persécution chrétienne. Il explique qu’il n’est pas nécessaire d’enquêter pour découvrir les chrétiens mais qu’il faut néanmoins condamner ceux qui font l’objet de dénonciations régulières. Ces derniers peuvent toutefois être acquittés s’ils abandonnent publiquement leur religion. Relativement modérée sous l’empereur Trajan, la persécution à l’encontre des chrétiens prendra davantage d’ampleur à la fin du siècle.

132.

Bar-Kokhba mène une révolte juive

Simon Bar-Kokhba soulève le peuple juif contre l’empereur romain Hadrien. Depuis des années les Juifs s’opposent à l’autorité de Rome en vain. Cette révolte s’étendra sur trois années et aboutira à une sévère défaite. Aux nombreux morts s’ajoutera l’expulsion des Juifs de Jérusalem. La ville, renommée Aelia Capitolina, leur sera totalement interdite et Hadrien donnera à la Judée le nom de Palestine.

177.

Persécution des chrétiens de Lyon

Sous l’empereur Marc Aurèle, les chrétiens de Lugdunum, la future ville de Lyon, sont férocement persécutés. Malmenés par la foule, ils sont ensuite arrêtés en grand nombre. Parmi eux figurent le vieil évêque Pothin et la jeune esclave Blandine. Tous sont torturés pour qu’ils abjurent. Une dizaine d’entre eux cèdent rapidement tandis que la plupart confessent leur foi avec détermination. Après maintes tortures, le courage de la frêle Blandine étonne ses bourreaux et les témoins de la scène. Les martyrs de Lyon marqueront profondément l’histoire de la ville.

258.

Saint-Denis est décapité à Montmartre

Le premier évêque de ParisSaint Denis, est décapité après avoir été repéré par un gouverneur romain. Décrit par Saint Grégoire de Tours comme l’un des acteurs de l’évangélisation de la Gaule,Saint Denis est aussi connu pour la légende qui prétend que le religieux s’est relevé après avoir été décapité à Montmartre. Marchant alors pendant six kilomètres avec sa tête dans les bras, il aurait donné cette dernière à une croyante avant de s’écrouler. C’est dans ces lieux que la basilique Saint-Denis fut construite pour rendre hommage à l’évêque. Une autre tradition veut qu’une femme romaine du nom de Catulla fit enterrer son corps qui devait être jeté dans la Seine. La date de sa mort reste sujet à caution.

303.

Dioclétien persécute les chrétiens

Alors que ses prédécesseurs ont plus ou moins poursuivi les persécutions à l’encontre des chrétiens, Dioclétien publie plusieurs édits meurtriers. Depuis le début du siècle et malgré le nombre élevé de condamnations, le christianisme ne cesse de se développer. Conscient du phénomène, l’empereur romain décide d’anéantir cette religion. Il mène de féroces persécutions, fait fermer les églises et interdire les ouvrages sacrés. Étendue sur dix années, la persécution de Dioclétien sera considérée comme la plus dure de l’Histoire. Il faudra attendre le règne de Constantin Ier pour que les chrétiens retrouvent leur liberté de culte.

313.

Constantin promulgue l’édit de Milan

Au lendemain de la bataille du pont Milvius, l’Empereur romain Constantin Ier et Lucinius se concertent et décident de rétablir la liberté de culte. En promulguant l’édit de Milan, l’Empereur met un terme à plusieurs siècles de persécutions à l’encontre des chrétiens. Désormais tolérés au sein de l’Empire, ces derniers pourront récupérer leurs lieux de culte et leurs biens, confisqués dans les années précédentes. Constantin, quant à lui, se convertira finalement et sera baptisé sur son lit de mort.

325.

Le concile de Nicée se réunit

L’Empereur Constantin convoque le tout premier concile œcuménique à Nicée, dans le but d’établir l’unité de l’Église en Orient comme en Occident. Il espère ainsi mettre fin au conflit causé par l’arianisme, qui nie la nature divine du Christ. Au terme de plusieurs mois de discussions, cette doctrine sera condamnée. En effet, le Fils de Dieu sera considéré comme « consubstantiel » – autrement dit de nature semblable – au Père. Ainsi, les évêques adopteront le Symbole de Nicée, profession de foi chrétienne, et définiront la date précise du jour de Pâques. Dans cette même voie, l’empereur Théodose Ier promulguera plus tard l’édit de Thessalonique, qui sera suivi par le concile de Constantinople, en 381. Le christianisme occupe donc une place de plus en plus importante au sein de l’Empire, lequel intervient également pour en fixer les caractéristiques.

337.

Constantin est baptisé sur son lit de mort

Constantin Ier, qui donna un nouveau souffle au christianisme, se fait baptiser à l’orée de sa mort. Étant le tout premier empereur romain de foi chrétienne, Constantin participe sans conteste à l’expansion de l’Église en Orient, comme en Occident.

380.

Théodose Ier promulgue l’édit de Thessalonique

Alors que l’empereur Julien avait tenté en vain de rétablir le paganisme, Théodose Ier promulgue un édit qui fait du christianisme la religion d’État. Désormais, la foi en la divinité de la sainte Trinité sera obligatoire au sein de l’EmpireThéodose soutient ainsi les enseignements dispensés par les évêques d’Alexandrie et de Rome contre l’arianisme, alors totalement proscrit. Pour consolider ces dispositions, Théodose réunira un concile œcuménique à Constantinople.

381.

Premier concile de Constantinople

L’Empereur Théodose Ier réunit un concile œcuménique à Constantinople afin de définir encore plus concrètement les caractéristiques de la foi chrétienne pour tout l’Empire. Les évêques adoptent alors le symbole Nicée-Constantinople et statuent sur la nature du Saint-Esprit. Ils définissent ainsi ce dernier comme consubstantiel au Père et au Fils. Après avoir condamné l’arianisme et plusieurs autres groupes religieux, ils s’accordent sur le fait que l’évêque de Constantinople se situe en deuxième position de l’ordre honorifique, après celui de Rome.

387.

Augustin est baptisé

Tout juste converti au christianisme, Augustin se fait baptiser par l’évêque de Milan, Ambroise. Grand érudit, il se passionne depuis sa jeunesse pour la philosophie, et la lecture de plusieurs œuvres néoplatoniciennes influencent sans conteste sa conversion. Nommé évêque d’Hippone en 395, il se consacrera pleinement à ses activités pastorales. Ancien professeur de rhétorique, il mettra ses talents au service d’une écriture religieuse qui fait de lui l’initiateur de l’Église d’Occident. Parmi ses écrits qui traverseront les siècles figurent les « Confessions » et la « Cité de Dieu ».

430.

Mort de Saint Augustin

Le théologien Saint Augustin décède à l’âge de 75 ans dans la colonie romaine d’Hippone (Afrique du Nord), alors assiégée par les Vandales. Convertit tardivement en 387, il devint évêque d’Hippone en 396. Ses ouvrages, dont « La Cité de Dieu », auront une influence considérable sur l’Eglise catholique et la culture occidentale.

432.

La mort de Saint Patrick

Évêque d’Irlande, Saint Patrick décède après avoir accompli sa mission religieuse dans le pays. Débarqué sur l’île des années plus tôt, il avait prêché l’Évangile auprès des rois irlandais, portant le symbole fort de la feuille de trèfle. Il considérait la plante comme la représentation naturelle de la Sainte-Trinité. Des siècles plus tard, la journée du 17 mars lui sera entièrement consacrée par le peuple irlandais.

451.

Réunion du concile de Chalcédoine

L’empereur d’Orient Marcien convoque un concile œcuménique dans le but de mettre fin aux convictions monophysites. Plusieurs centaines d’évêques condamnent alors cette doctrine prônée par Eutychès et qui nie la nature humaine du Christ. Au terme des discussions, la double nature du Christ, à la fois humaine et divine, est affirmée. Les deux sont totalement indissociables de son Être. Parmi les nombreux canons adoptés, l’un deux, qui consacre l’égalité patriarcale entre l’évêque de Constantinople et le pape de Rome, sera refusé par le pape Léon le Grand.

499.

La rédaction du « Talmud de Babylone »

Le « Talmud de Babylone », ensemble de lois orales (la « Mishna ») et de commentaires rabbiniques (la « Gemara »), est clôturé. Une autre version, le « Talmud de Jérusalem » avait été réalisé au siècle précédent mais n’était pas aussi approfondie. Ces écrits représentent un ensemble concret des fondements oraux de la religion juive et sont l’œuvre des sages amoraïm. Au fil des siècles, le « Talmud de Babylone » sera complété par différents rabbins et notamment par le rabbin français Rachi, qui fondera une grande école talmudique.

537.

Inauguration de la basilique Sainte Sophie 

L’Empereur Justinien inaugure à Constantinople (actuelle Istanbul) la basilique Sainte-Sophie construite par les architectes Anthémios de Tralles et Isidore de Milet. Chef d’œuvre de l’architecture byzantine elle est élaborée avec des matériaux précieux et des éléments pris aux temples de Grèce ou d’Egypte. Sainte-Sophie deviendra une mosquée quand les Ottomans du sultan Mehmet II prendront Constantinople en 1453.

552.

Le Japon découvre le bouddhisme

Le souverain de Paekche, un royaume de Corée, fait parvenir des sculptures et des textes bouddhiques à la cour du Japon. Le bouddhisme va alors se répandre progressivement dans le pays et deviendra, au VIIe siècle, la principale religion de l’Empire japonais. Des siècles plus tard, la date de 552 sera contestée et certains spécialistes lui préféreront la date de 538.

594.

Le bouddhisme religion d’État au Japon

Le prince régent Shotoku fait publier un décret par lequel il favorise l’enracinement du bouddhisme au Japon en le déclarant religion d’État. Il souhaite alors ouvrir l’Empire à l’influence chinoise, tant sur le plan religieux qu’administratif. En 603, il aurait rédigé une Constitution exposant un ensemble de principes moraux inspirés du confucianisme et du bouddhismeShotoku favorisera également la construction de nombreux temples bouddhiques, dont le Horyu-ji.

622.

Début de l’ère musulmane

Persécuté par des tribus arabes polythéistes mecquoises qui ne croient pas à la conversion à un dieu unique, Mahomet quitte la Mecque pour se réfugier à Yathrib, la future Médine. C’est à partir de cette ville, rebaptisée Madinat al-Nabî (« ville du prophète »), qu’il va diffuser son message religieux à toute la péninsule arabique. Pour les musulmans, le départ de Mahomet marque le début de l’ère musulmane. Cet épisode fondateur prendra le nom d’Hégire, du mot arabe « hijra » qui signifie « émigration ».

624.

Mahomet vainc les caravanes qorayshites à Badr

Depuis sa révélation, Mahomet tente d’organiser et de diffuser sa loi monothéiste au sein de la communauté médinoise. Son but était alors de conquérir la Mecque. Pour cela, il eut recours au soutien de la population de Médine. Sous forme de petites expéditions, Mahomet commença à attaquer les caravanes mecquoises. Il obtient alors sa première grande victoire à Badr. Malheureusement, les réjouissances seront de courtes durées. Il devra attendre 628 et le traité de Hudaibiya pour y être officiellement reconnu. En compagnie de sa communauté, il y accomplira un pèlerinage. Grâce aux alliances qu’il y noue, sa popularité grandira et lui permettra de conquérir pacifiquement les lieux en 630.

630.

Mahomet conquiert La Mecque

Le prophète s’empare de la ville tant convoitée. S’y étant allié à plusieurs personnages influents durant un pèlerinage (notamment par ses douze mariages), il obtient, sans recours à la violence, la reddition. Dès lors, le temple de la Kaaba deviendra le centre de l’islam et s’ouvrira à tout l’ensemble des Musulmans. Rapidement, la population qui s’opposait à lui depuis longtemps se convertira et l’islam se répandra peu à peu en Arabie. L’islam reposera alors sur la loi du Coran et sur la tradition de la « Sunna ».

632.

Abou Bakr succède à Mohamed

Beau-père du prophète, Abou Bakr est proclamé calife. Il parviendra alors à apaiser les dissensions entre Médinois et Mecquois, liées à la succession de Mahomet. L’islam s’impose dès lors sur toute l’Arabie. Omar, fidèle du Prophète, sera désigné pour lui succéder et conquerra la Syrie, l’Égypte et la PerseOmar sera finalement assassiné en 644, laissant la place à Othman qui poursuivra les conquêtes.

La mort du prophète Mahomet

Mahomet, le messager d’Allah, le prophète de l’islam, meurt à Médine (Arabie Saoudite). Après 20 ans de révélations coraniques et d’actions politico-religieuses, et malgré des divisions internes, la communauté musulmane est en voie de constitution, avec ses croyances, son culte, ses règles de vie, ses hiérarchies de pouvoir (califat, imamat). Les Arabes sont le dernier peuple du monde méditerranéen ancien à embrasser le monothéisme.

642.

La chute d’Alexandrie

Les Arabes ont profité des troubles de l’Égypte byzantine pour envahir les terres quelques années plus tôt. Sous le commandement d’Amr, les troupes musulmanes soumettent la ville d’Alexandrie et s’emparent de la totalité du pays. L’Égypte sera annexée par l’Empire des Omeyyades puis des Abbassides. La population sera rapidement islamisée, abandonnant définitivement les croyances coptes.

650.

La version définitive du Coran est réalisée

Le Calife Othman confie aux disciples de Mahomet la transcription des révélations de Gabriel dans une version officielle du Coran. En effet, selon les croyances musulmanes, Mahomet reçut en arabe les paroles sacrées d’Allah par l’intermédiaire de l’ange. Après sa mort, en 332, ses fidèles tentèrent de mettre par écrit ce qui jusqu’alors se transmettait oralement. La recension sous Othman établit concrètement les textes coraniques qui feront l’objet de contestations. Par ailleurs, écrits dans un arabe encore peu courant, ces derniers seront sujets à différentes interprétations. Ils n’en constitueront pas moins la version définitive du livre sacré.

657.

Bataille de Siffin

Ali, le gendre du prophète Mahomet, est nommé quatrième calife, c’est-à-dire remplaçant du prophète. En désaccord avec cette décision, le gouverneur de Damas, Moawiya, prend les armes contre le nouveau calife à Siffin sur les bords de l’Euphrate (Irak actuel). Pendant la bataille, Moawiya a l’idée de brandir des versets du Coran au bout des lances de ses soldats. Ali se retrouve alors dans l’incapacité de poursuivre le combat et accepte l’arbitrage qui lui est proposé. Mais ce compromis lui sera fatal : une partie de ses partisans, les kharidjites, considérera l’arbitrage humain comme un outrage à la justice divine. Ali sera assassiné le 24 janvier 661.

661.

Mort d’Ali, gendre de Mahomet

Le gendre du prophète Mahomet et quatrième calife (remplaçant du prophète) est assassiné d’un coup d’épée empoisonnée devant la mosquée de Koufa, en Mésopotamie (Irak aujourd’hui). Son assassin n’est autre qu’un de ses ex-partisans devenu adepte de la secte kharidjite. La mort d’Ali entraîne un grave schisme dans le monde musulman entre les shiites d’Ali, qui prônent une grande rigueur dans la pratique de la religion, et les sunnites, défenseurs d’une application souple de la doctrine musulmane. Le prochain calife, Moawiya, un sunnite, établira la capitale de l’empire arabe à Damas et fondera la dynastie héréditaire des Omeyyades.

680.

Le massacre de Kerbela

A la mort du calife Muawiya, qui avait dépossédé Ali et fondé la dynastie omeyyade, Yazid, son fils, fut promu à la succession.Hussein, fils d’Ali et de Fatima, s’y opposa fortement et décida de rejoindre la ville de Koufa (Irak) pour soutenir la révolte. Sur le trajet, il est massacré à Kerbela par les omeyyadesHussein sera considéré par les chiites comme un martyr. Ces derniers s’opposent au califat omeyyade, selon eux contraire à l’Islam primitif. Par ailleurs, il revendique le pouvoir de l’imâm, descendant d’Ali doué de connaissances divines, contre celui des califes. Bien que troublant le monde musulman dans sa totalité, cet épisode creusera davantage le fossé entre les chiites et les sunnites.

700.

L’islamisation de l’Afrique du Nord

Les Arabes, lancés dans la conquête de l’Afrique du Nord depuis des années, sont parvenus à chasser les Byzantins du Maroc. Ils s’installent alors plus concrètement sur le territoire. La majorité des tribus berbères, présentes depuis la préhistoire, sont enrôlées dans les armées arabes en partance pour l’Espagne. La plupart d’entres elles se convertiront à l’Islam mais d’autres, issues des montagnes marocaines, se révolteront encore contre cette invasion.

711.

Les musulmans à la conquête de l’Espagne

Le dernier roi wisigoth Rodrigue est battu sur le Rio Barbate par une expédition militaire berbère emmenée par le lieutenant Tarik. Sous les ordres du gouverneur arabe Musa ibn Nusayr, ce dernier était parvenu à franchir le détroit de Gibraltar afin d’entreprendre la conquête de l’Espagne. Leur percée spectaculaire anéantira le royaume wisigoth. En effet, presque toute la péninsule tombera bientôt sous l’égide musulmane. Seuls quelques bastions montagneux du nord y résisteront.

720.

Fondation de l’abbaye de Saint-Gall

L’abbaye de Saint-Gall est érigée afin de renforcer les missions évangéliques lancées sur le territoire. Le moine irlandais Colomban fut le premier à tenter d’évangéliser les populations suisses, appelées les Alamans et installées depuis le Ve siècle.

747.

Padmasambhava répand le tantrisme au Tibet

Le moine Padmasambhava introduit le bouddhisme tantrique au Tibet. Cette tendance bouddhique aussi nommée « Véhicule de Diamant » (Vajrayana), est dérivée du tantrisme hindoue et du « Grand Véhicule » (Mahayana), doctrine bouddhique misant sur l’expansion religieuse. Le tantrisme s’enracinera profondément au Tibet, lequel deviendra une théocratie dès le XVIIe siècle.

750.

La troisième dynastie de califes est fondée

Abu al-Abbas al-Saffa met en place la dynastie des Abbassides. Descendant d’Abbas, un riche marchand converti à l’islam en 629 et oncle de Mahomet, il parvient à renverser les Omeyyades. Dès 749, il sera alors le premier calife d’une dynastie qui règnera jusqu’en 1258. Son successeur établira la capitale de l’empire musulman à Bagdad, en Irak. Durant leur règne, les Abbassides devront faire face à de nombreuses communautés autonomes, aux révoltes chiites. Souvent, les califes abbassides n’exerceront qu’un pouvoir nominal.

800.

La dynastie des Aghlabides

Ibrahim ibn el-Aghlab fonde sa dynastie et règne ainsi sur l’Ifriqiya (Tunisie, territoires annexes). Sous l’autorité nominale du calife de Bagdad, il établit sa capitale à Kairouan et la pare de monuments remarquables. Ses successeurs et lui-même s’appliqueront à développer les arts et la culture islamique. Ils pousseront plus tard leurs frontières jusqu’en Sicile mais seront finalement chassés par les Fatimides en 909.

827.

Al-Mamoun fait du mutazilisme une croyance d’État

Le calife abbasside désire faire de la théologie mutazilite un dogme d’État. Il persécute alors ses opposants, intégrant la doctrine par la terreur. L’école mutazilite avait été fondée au IXe siècle, s’inspirant de traductions d’ouvrages philosophiques grecs. Elle soutenait que le Coran avait été créé au moment de la révélation et réfutait donc son caractère éternel. Fondée sur le raisonnement logique, l’école préconisait également la capacité humaine à différencier le Bien du Mal et donc à choisir librement son camp. Fortement attaqué par le théologien al-Achari, le mutazilisme est abandonné durant le règne de Mutawakkil (847-861).

845.

Persécution du bouddhisme en Chine

Le bouddhisme chinois connaît la plus grande persécution de son histoire. En effet, sous la dynastie des Tang, alors que le confucianisme connaît un nouvel essor, le bouddhisme est proscrit par un décret interdisant toute religion étrangère en Chine. Les temples, les autels et les monastères sont détruits ; les moines, autrefois riches et désormais sans ressource, se dispersent. Cette proscription émane de la situation économique et politique du pays. En effet, les monastères disposaient d’une fortune colossale et leurs membres échappaient aux taxations et au service militaire. Aussi, nombreux étaient les habitants qui se faisaient moine par intérêt matériel. Cette protection des moines inquiétait également le gouvernement car elle pouvait donner naissance à des complots. Cet épisode marque le début du déclin du bouddhisme qui pourtant avait connu une ferveur considérable au cours des siècles précédents. De nombreuses sectes créées en Chine disparaîtront.

922.

Al-Hallaj, grand soufi, est supplicié

Adepte du mouvement théologique soufi, al-Hallaj est soumis à la torture puis exécuté. Plus ou moins opposé aux conceptions orthodoxes, le soufisme apparut en Irak, sous les Abbassides. Ses disciples rejetaient l’importance des biens matériaux pour des croyances plus spirituelles. Des années après la mort de son grand maître, le soufisme sera concilié avec l’orthodoxie par al-Ghazali. Les doctrines du soufisme se développeront et s’étendront au cours des siècles, donnant naissance à de nombreuses confréries.

969.

Fondation du Caire

Les chiites Fatimides s’installent en Egypte et établissent leur capitale au Caire, réduisant l’autorité des Abbassides. Le tracé de la ville est fait au Nord des faubourgs de l’ancienne capitale musulmane du pays, Fûstat. La nouvelle cité prend le nom de Al-Kahira, « la Martienne », en raison de l’horoscope. La construction de la mosquée d’Al-Azhar commencera un an plus tard.

1000.

L’Islande se christianise

Suite à la décision de l’Althing, le christianisme devient la religion officielle de l’Islande. Depuis quelques temps, le roi de Norvège insistait fortement pour que cette mesure soit effective. C’est ainsi que deux évêchés seront créés, sous l’archevêché de Trondheim. Le premier sera fondé au sud, à Skalholt, en 1056 et le second au nord, à Holar, en 1066. Un christianisme d’obédience catholique perdurera en Islande jusqu’au XVIe siècle, lorsque la Réforme sera introduite par les Danois.

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Les trois singes de la sagesse.


Kikazaru, Iwazaru et Mizaru (le sourd,  le muet et l’aveugle)

Les singes de la sagesse sont au nombre de trois. Dans la mythologie chinoise, c’est un singe qui fut le compagnon du pèlerin Xuanzang, et qui l’aida à trouver les livres saints du bouddhisme. C’est cet aspect qui est employé dans la symbolique de trois petits singes : ne rien voir, ne rien entendre et ne rien dire.

Ils ont été introduits par un moine Bouddhiste de la secte Tendai vers le 7eme siècle. Ils étaient à l’origine associée à la divinité Vadjra.

Cette tradition est apparue à la fin de l’ère Muromchi (1333-1568) : il devint ordinaire de sculpter ces représentations sur les koshinto, piliers en pierre utilisés pendant le rituel du Koshin. Selon le Kiyu Shoran, les trois singes sont en relation avec la croyance Sanno, où ils sont considérés comme des messagers divins. Ils représentent le Santai (les trois vérités) évoqué par la secte bouddhique du Tendai. Il semble que le fondateur de la secte Tendai, Saicho, a représenté son idéal religieux sous la forme des singes. Une représentation fameuse des trois singes se trouve à Nikko, au temple Toshogu.

Les trois singes s’appellent Mizaru (L’aveugle), Kikazaru (Le sourd) et Iwazaru (Le muet). Plus précisément, leurs noms veulent dire « je ne dis pas ce qu’il ne faut pas dire« , « je ne vois ce qu’il ne faut pas voir« , et enfin « je n’entends ce qu’il ne faut pas entendre« , car selon le principe de la secte originelle, si l’on respecte ces trois conditions, le mal nous épargnera. C’est une expression de la sagesse et du bonheur.

Comprendre ses principes :

« je ne dis pas ce qu’il ne faut pas dire » :  Cela  signifie que notre parole doit être impeccable. Il ne faut exprimer que ce qui est sure et nécessaire en le faisait de façon claire et sans interprétation possible. (opposé à mensonge et calomnie… )

« je ne vois ce qu’il ne faut pas voir » : Cela signifie qu’il ne faut pas chercher à voir ce que l’on souhaite mais ce qui est. Ne pas faire de supposition, ne pas chercher à violer l’intimité ou le secret. (Opposé à interprétation, voyeurisme, curiosité…)

« je n’entends ce qu’il ne faut pas entendre » : Cela signifie qu’il ne faut pas interpréter la parole d’autrui ni entendre que ce que l’on souhaite entendre et se fermer au reste. Ne pas être indiscret ni accepter la parole qui n’est pas certifié ni vérifié comme comptant. (Opposé à pensée exhaustive, intégrer les ouï dires, être dans les comèrages…)

Une des plus anciennes représentations connues de ces trois singes se trouve à Nikko au Japon. Elle est attribuée au sculpteur Hidari Jingoro (1594 – 1634).

Ce fut notamment une devise de Gandhi qui gardait parait-il toujours avec lui une petite sculpture de ces trois singes.