Daigu Ryokan (1758-1831)


 

LE VENERABLE DAIGU RYOKAN 
MOINE BOUDDHISTE ZEN SOTO 
(1758-1831)
SA VIE, SES POEMES ZEN, SA CALLIGRAPHIE EXPOSENT LA REALITE D’UN EVEILLE.

Maître Ryokan est un modèle de moine bouddhiste Zen Soto accompli.

Maître Ryôkan est connu pour avoir composé des poèmes zen fondés sur le quotidien de sa vie d’ermite, mais on connaît peu chez nous la profondeur de ses enseignements bouddhistes. Sa maîtrise des poésies chinoise (kanshi) ou japonaise (waka) lui ont permis de produire plus de mille quatre cent quarante poèmes longs et courts (tanka) et de « haiku ».

Son nom d’ordination monastique « Ryôkan » 良寛 signifie « bon et tolérant » ce qui a été la ligne de conduite de sa vie. Le nom doctrinal « Daigu » 大愚 « grand naïf  » donné lors de sa certification par son maître Kokusen est au sens positif de l’idéogramme GU 愚 : « celui qui prend les choses comme elles viennent et s’en satisfait à l’instar d’un nouveau-né. » Ce nom ne porte aucunement le sens péjoratif ou ridiculisant de « fou » ou « idiot » que lui donnent ceux qui ne connaissent pas la vie de ce grand sage.

Maître Ryôkan n’était pas fou du tout. Il était un vrai moine qui s’efforçait en son époque et dans sa région de suivre au plus près possible le mode de vie enseigné par le Bouddha Shakyamuni !

Maître Ryôkan était loin d’être un idiot. Il ne faut jamais perdre de vue qu’adolescent il a fait des études complètes, dont celles classiques de la langue chinoise. Puis au cours de ses seize années de monastère il a approfondi sa connaissance des textes bouddhistes. Il connaissait les sutras et en particulier il a commenté en poèmes le Sutra du Lotus. Il avait parcouru le Japon pour visiter les temples Soto Zen dépositaires des divers chapitres de l’œuvre de maître Dôgen – le Shôbôgenzô – qu’il a étudiés et recopiés de son propre pinceau.

Il doit son style didactique candide et léger au poète chinois Han Shan, un moine zen du VIIIe siècle qui lui a servi de modèle de vie. Comme ce dernier, Ryokan s’amusait de l’image d’idiot qu’on lui prètait. Il en profitait pour partager sa liberté d’éveillé. Son mode de vie était rare déjà à son époque. Il est fort peu courant en effet qu’un fils de bourgeois devenu moine abandonne les avantages de « chef des moines » (jap. shuso) au sein du clergé d’un grand temple. La succession manquée de son maître au temple Entsuji de Tamashima a été pour lui l’occasion de prendre sa liberté. Il n’avait pas pu prétendre à cette charge d’abbé car il était seulement en troisième position successorale et qu’il manquait en outre, selon le règlement, de quatre ans d’ancienneté.

Et avait-il vraiment le goût des responsabilités d’une charge ? L’aurait-il vu comme un obstacle au libre cours de son « aspiration à l’éveil » ?  Les concessions sociétales d’un abbé d’un grand temple sont parfois des étouffoirs de l’ardeur à la discipline de la pratique et peuvent faire obstacle à la libération spirituelle (nirvana) dans le dénuement.

Quoi qu’il en soit, à partir de cette époque, il est retourné dans la région de sa ville natale Izumozaki dans la province d’Echigo (région de Niigata). Il y a vécu en ermite pendant trente ans sur le Mont Kugami dans le célèbre ermitage Gogoan, et aussi provisoirement au pied de cette montagne dans un entrepôt du sanctuaire shintoïste Otogo.

La qualité de sa calligraphie révèle sous son pinceau l’innocence de son coeur, sa candeur et son lâcher-prise de l’ego, développés en lui par le libre-cours donné à la perfection de sagesse et la compassion.

Être dans les toutes petites choses

un nouveau livre sur Ryokan, par Dominique Blain

Il y a quatre ans, Dominique Blain, moine zen, s’est glissé dans la peau de Ryokan, célèbre ermite, moine zen et poète de la fin de la période Edo. Le résultat, Ryokan, L’oublié du monde, sortira en novembre 2007 chez éditions Les Deux Océans.

Zen Road a parlé avec l’auteur de son œuvre et de sa pratique.


[Couverture du livre « Ryokan, L’oublié du monde » de Dominique Blain (Éditions Les Deux Océans), montrant un moine errant qui marche dans des flames ou des feuilles rouges sous une grande lune blanche. Dessin par Guyseika]

Zen Road : Pourquoi Ryokan ?

Dominique Blain : C’est quelqu’un qui, pour moi, représente la plus belle intelligence de l’homme. C’est un simple moine, ermite, mendiant, libre de tout. Il n’enseigne pas par les paroles usées des anciens textes. Son enseignement est vivant. Il joue avec des enfants, et sa vie va toujours vers l’essentiel. C’est quelqu’un qui ne fait pas de compromis, qui se dépouille de lui-même, avec un esprit sans dualité, un esprit d’enfant. Je trouve ça très beau.

ZR : Comment avez-vous structuré le récit de la vie de cet homme ?

DB : Je fais parler le personnage. Je le présente, il parle et il y a des textes de lui. Le but c’était de totalement se mettre dans la peau de Ryokan — c’est très difficile. Il faut lire énormément, s’imprégner de l’homme, c’est ce qui m’intéresse dans l’écriture : me mettre à la place des personnes. En lisant les livres, petit à petit je me suis imprégné de lui, et je l’ai fait parler. Je me suis lancé en essayant de ne pas trop le trahir, et, comme lui, de me dépouiller pour vivre le personnage en lui-même, à travers l’écriture.

ZR : Que voudriez-vous exprimer en tant que Ryokan ? Qu’avez-vous à dire à son sujet ?

DB : Il y a déjà pas mal de livres sur Ryokan ; mais j’étais un peu frustré, parce qu’à chaque fois que j’en lisais un, je me disais qu’il y avait une facette de l’homme, mais pas l’ensemble de sa personnalité. Le seul livre qui existe sur Ryokan « en entier » c’est un livre purement historique, ce sont des dates avec des choses que Ryokan a faites ; mais je n’y ai pas trouvé le charme de la poésie du personnage. Il n’existe pas de livre où l’on retrace toute la vie de Ryokan avec ses textes essentiels. Donc, dans mon ouvrage, je voulais mettre de la poésie puisqu’il était poète, mettre ses textes qui me semblaient essentiels et retracer sa vie d’une façon agréable à lire.

[Six lignes verticales de la calligraphie fluide de Ryokan, encre noir sur papier beige décoré des feuilles brun roux décolorées]

ZR : Est-ce que votre pratique de zazen a joué un rôle dans ce projet ?

DB : La pratique est essentielle. Le fait de faire zazen et d’entendre. Il y a tout l’enseignement de Philippe [Coupey] qui s’inscrit. Quand on entend un kusen [enseignement oral donné pendant zazen], ce n’est pas de la lecture comme on lit un livre. C’est un enseignement qui est véhiculé, pas seulement à travers un état d’esprit, mais également à travers la voix, le son, les os, la chair, le sang ; bref une présence. C’est tout ça que le maître véhicule, ce n’est pas simplement quelque chose d’intellectuel. Cela s’inscrit en nous pendant zazen, qu’on le veuille ou non et par la suite, cela se transmet dans l’écriture.

C’est également tout une vie, tout un « karma » que je trimballe depuis que je suis tout jeune, bon ou mauvais. C’est du concret. Tu mets obligatoirement ce que tu es, ce que tu ressens dans ce que tu dis ou ce que tu écris.

ZR : En écrivant ce livre, est-ce que vous avez découvert quelque chose, est-ce qu’il y avait des surprises, soit à propos de Ryokan, soit à propos de vous-même ?

DB : La grande surprise, c’était qu’à force de me mettre dans la peau du personnage de Ryokan, je suis tombé amoureux de Taishin ! Elle m’a totalement fait fantasmer. Ryokan a 70 ans, il tombe amoureux de Taishin, qui a autour de 40 ans, et il vit cet amour passionnel avec cette femme. On ne sait pas du tout s’il a consommé ou pas, ce n’est pas la question ; mais ils semblent avoir eut une relation passionnelle jusqu’au bout, jusqu’au dernier jour. Ils s’écrivent des poèmes magnifiques qui sont repartis dans le livre.

Autrement, la chose qui m’a le plus marqué chez Ryokan, c’est qu’en fait c’est un homme qui n’enseigne pas. C’est sa vie qui enseigne. Il transpire le zen, il transpire la Voie.

Ce qui m’intéresse, c’est « la vie » comme dirait Deshimaru, ce n’est pas ce qui est marqué sur papier. Un enseignement intellectuel n’a aucun intérêt. Ce qui m’intéresse, c’est la chair des gens, c’est l’esprit des gens, c’est la souffrance des gens, la joie des gens, ce n’est pas une objective de dépassement de soi. Ce qui m’intéresse, c’est ce que les gens vivent tous les jours, et Ryokan, c’est ça : c’est la vie de tous les jours, c’est jouer avec les enfants, c’est rencontrer les gens sur le pas de la porte et discuter de tout et rien.

ZR : Pensez-vous que ce type de vie est toujours possible ?

DB : Oui oui. Pour moi, le zen est une façon d’être dans les toutes petites choses. On peut dire, « Tiens, je vais sauver le monde, » ou « je vais aller aider les gens en Afrique » — c’est très très bien, je ne critique pas du tout. Mais dans les petites choses de tous les jours dans la vie, on a constamment l’opportunité de mettre en pratique l’enseignement de Philippe, l’enseignement zen. Je prends un exemple tout bête : rentrer dans un magasin et dire bonjour. Ou, quelqu’un qui est pressé : laisser passer. Ça paraît anodin, mais c’est totalement ça. À chaque instant on doit faire attention pour respecter à la fois les autres et soi-même. Donc à chaque minute de la vie, on peut faire attention à ce qu’on est et comment essayer de vivre en harmonie avec les autres. Pour moi, le zen c’est ça, c’est l’essentiel.


Extraits du livre Ryokan, L’oublié du monde
par Dominique Blain

Alors qu’ils ne serviront que très peu, six noms lui seront donnés. « C’est beaucoup pour une seule vie » se dira-t-il plus tard.

Nommer les personnes, ce n’est que les apercevoir. Se rencontrer réellement, c’est poser son regard sans les mots, avec l’esprit de celui qui ne sait rien, qui a tout à découvrir de l’autre. C’est s’exposer et se risquer dans la simplicité de l’être.

Le premier nom est donné par la mère : Eizo, « abri de prospérité ».

Le père acquiesce et se retire. Le deuxième, par coutume religieuse à la sortie de l’adolescence (quinze ans pour les garçons, treize pour les filles) : Bunkô ou Fumikata.

Le troisième par son maître : Ryokan, « bon, bienveillant, vaste et généreux ». Le quatrième, par plaisir : Taigu, « le grand fou ».

Le cinquième, par les villageois : Temari-shônin, « Révérend de la balle ». Le sixième : le Corbeau (à cause de son teint se rapprochant de la couleur noire de son habit).

D’autres noms lui sont associés, moins usités : « le juste », « jamais dédaigneux », employés lorsqu’il vivra en communauté ou lors de ses pérégrinations, ou encore, beaucoup plus rarement : « l’éternel méprisé » (par les intellectuels hautains).


[Portrait à l’huile de Ryokan de Jean-Claude Reikai Vendetti (1946-2001). Le moine est représenté avec une sourire, une fleur blanche sur l’épaule, sur un fond bleu]

Le drame de Ryokan (si l’on ose dire), c’est qu’il ne se raccroche à rien. Sans qu’il s’attende un jour à toucher le fond, chaque instant de la journée est comme le vide d’un précipice. À sa naissance, il a dû glisser sur une pierre humide de rosée au bord d’un ravin, sans avoir eu le réflexe de se retenir…

Il est conscient d’être idiot et l’annonce ouvertement. C’est sans doute des paroles aussi vraies qu’aucune personne sensée ne s’aventurerait à prononcer pour elle-même, sans s’en sentir aussitôt réellement concernée. C’est ce qui fait l’intelligence de Ryokan. Il s’éveille à la seule joie de vivre. Il ne s’occupe plus de lui-même. À force de s’abstenir, Ryokan en devient minuscule, caché, ce qui en fait sa grandeur. Lui ne le sait pas.

Il peut s’enfouir des heures durant dans les hautes herbes, et recevoir toute la rosée du matin, la plus pure, la plus délicate, lire, dessiner sous les feuilles à l’abri du soleil, sans se rendre vraiment compte du temps qui passe. Les petites choses deviennent grandes, lorsqu’on les regarde simplement grandir d’elles-mêmes, en dehors du temps. Voir, toucher, intervenir, serait comme une forme d’indécence contre nature, comme une interposition entre un enfant et son rêve. La vie de Ryokan est comme celle d’un gamin qui s’est échappé de la tutelle de ses parents pour la journée, et s’est réfugié dans une grotte afin, de l’intérieur mieux voir la lumière. Lorsque l’on est presque dans le noir, au bout d’un moment la lumière apparaît progressivement sans que l’on s’y attende, et finit par prendre toute la place. Aussi lent soit-il, sa journée est traversée comme l’éclair, qu’il ne voit que dans l’instant, un instant de grâce. Si on lui demandait ce qu’il fait dans sa vie, ou ce qu’il fait de sa vie, il répondrait : Je la laisse passer. Ce n’est pas ne rien faire, loin de là. C’est le travail immense de l’instant. Chaque minute, chaque seconde compte, je témoigne de cela. Il n’a de compte à rendre à personne, sauf peut-être à lui-même…

C’est un moine oublié du monde…

Ce qu’il sait, il ne le dit pas. Ce qu’il ne sait pas, il l’observe, sans définir quoi que ce soit. Il ne vit pas sa vie pour qu’on l’entende, mais pour laisser entendre la vie. La parole est comme une épine sur le rosier du cœur. Comme la rose, la seule utilité de Ryokan est sa présence silencieuse. Son parfum est là pour nous accompagner tout le long du chemin, non pour être retenu. Mourir à soi-même, c’est un peu retrouver l’essence d’avant sa naissance… Il y a les personnes qui sont pleines d’elles-mêmes et celles qui sont vides, ce sont les mêmes, pourquoi des différences ?… La souffrance n’épargne personne, les purs et ceux qui ne le sont pas. La pureté, c’est peut-être simplement la joie d’exister.


Une froide soirée dans ma cellule vide, 
Le temps s’enfuit comme la fumée de l’encens. 
Au dehors, des milliers de bambous, 
Au dessus de mon lit, combien de livres ?…

La lune vient blanchir la moitié de ma fenêtre. 
De tous côtés, on n’entend que le chant des insectes. 
Dans tout cela, il y a une émotion sans limite… 
Mais dès qu’on l’aperçoit, les mots disparaissent.

Mille sommets sont figés par la neige glacée. 
Sur dix mille sentiers, cesse la trace de l’homme. 
Jour après jour, je ne fais que m’asseoir face au mur.

 

Source www.zen-road.org

L’almanach


Vous trouverez ici un support à votre méditation journalière par ces 364 textes répartis sur 52 semaines de 7 jours. C’est grâce à la sagesse de Jean-Francois Romang et de Luc Élias-Kawada qui par leurs volontés de partage ont pu faire éditer et librement diffuser celui ci. Je les remercie vivement.

Vous pourrez donc telecharger gratuitement cet excellent pdf en bas d’article.

Voici la préface et le préambule de ce document, témoignant ainsi des bienfaits de s’interroger pour comprendre et ainsi se retrouver.

Préface

J’ai découvert l’Almanach il y a quelques années au hasard de recherches sur Internet ; cette première rencontre avec lui fut assez superficielle. Je l’ai rapidement parcouru, m’intéressant seulement a` une poignée de préceptes, puis la curiosité du début s’est rapidement dissipée et le flot d’activités constant de la vie quotidienne a ensuite poussé dans mes archives les textes que j’avais récupérés. Cependant, il en est resté quelque chose. Les quelques réflexions et remises en questions qu’il a provoquées en moi ont imperceptiblement changé le regard que j’ai sur moi-même et sur les autres. Je suis loin d’avoir atteint une quelconque sagesse, mais au cours des années qui suivirent elles m’ont permis d’agir ponctuellement d’une manière moins impulsive, moins égoïste, plus sereine. Neuf ans plus tard, j’ai soufflé la poussière qui le recouvrait pour le relire, et ce fut la` le véritable choc. Lors de cette deuxième lecture je me suis remémoré les difficultés que j’ai pu rencontrer a` l’époque, et les solutions que j’ai adoptées suite a` la lecture de quelques semaines de l’Almanach. J’ai pu observer que ces petites actions, qui me paraissaient alors anodines, peuvent mener a` de véritables révolutions en vous et dans votre entourage. Cette lecture plus approfondie m’a également permis de découvrir les deux principales forces de l’Almanach :

• La première et d’engager une réflexion sur des sujets divers que l’on ne prendrait pas le temps d étudier en restant enfermés dans nos habitudes quotidiennes ; ses 364 préceptes sont autant d’occasions de se questionner et s’enrichir. Si l’Almanach apporte un regard éclairé sur bien des aspects de la vie courante, il agit surtout comme un miroir permettant de prendre du recul, de s’observer, et se s’interroger sur notre manière de vivre.

• La seconde de ses qualités est d’être une porte vers le Bouddhisme, même si les textes présentés ici ne sont pas des écrits traditionnels ou des enseignements rattachés a` une des écoles bouddhistes classiques. Il présente un bouddhisme minimal et agnostique, qui permet a` un esprit sceptique de rencontrer la philosophie et les enseignements du Bouddha. On pourrait croire que le bouddhisme agnostique présenté dans ces pages s’oppose aux grandes religions (Judaïsme, Christianisme, Islam, Hindouisme), je ne pense pas que ce soit le cas. Lorsque qu’elles sont pratiquées dans la tolérance et sans dogme, les traditions religieuses majeures partagent toutes des objectifs communs : bonté, compassion, amélioration de soi, bonheur. Ce sont ces mêmes valeurs que vous retrouverez ici. L’Almanach ne s’oppose pas non plus aux grandes écoles du bouddhisme. Du haut de ses 2500 ans de traditions et de recherches philosophiques et spirituelles, le bouddhisme est une religion incroyablement riche. La philosophie et les concepts qu’il présente sont d’une profondeur qui va bien au-delà de ce livre ; une vie complète d’étude ne suffit probablement pas a` en saisir l’intégralité. En ce sens, je ne vois pas le bouddhisme agnostique développé ici comme un rejet de ces traditions, mais plutôt comme une présentation d’un bouddhisme simple et pratique, actuel, et adapté a` un public occidental. La perspective présentée ici est a` mes yeux un dénominateur commun, une réflexion transverse et pragmatique, orientée vers le concret. J’espère qu’elle ouvrira votre curiosité et vous poussera a` une étude plus approfondie, adaptée a` vos aspirations. Suite a` ma redécouverte de l’Almanach, j’ai tenté de le retrouver sur Internet, et j’ai alors amèrement constaté sa disparition. Par chance j’ai pu entrer en contact avec son auteur, Luc, qui même s’il souhaite rester anonyme, m’a immédiatement soutenu lorsque je lui ai fait part de mon projet de publication de ses textes. C’est l’aboutissement de ce projet que vous avez actuellement sous vos yeux ; mon travail se résume à la mise en forme, une relecture minutieuse, et l’ajout de quelques références et commentaires. Vous pouvez bien su^r le lire comme vous l’entendez, mais je vous conseille de respecter le rythme proposé : ne lire ni plus, ni moins, qu’un précepte par jour. Luc conseille de faire correspondre le calendrier de l’Almanach au calendrier scolaire (septembre-septembre) ; mais à mon avis cela reste accessoire, faites correspondre la première semaine avec celle ou` vous décidez de commencer a` lire l’Almanach. Si ce livre ne vous apporte rien, rangez-le sur une étagère et oubliez-le. Dans le cas contraire : partagez-le, offrez-le, distribuez-le ! L’Almanach est publié sous une licence libre  : vous pouvez donc le reproduire et le distribuer. Il est également téléchargeable gratuitement sur le site http ://www.lalmanach.info, ou` vous trouverez un forum d’échanges entre lecteurs. J’ai fait tout mon possible pour présenter un ouvrage parfait, mais il subsiste probablement des erreurs, aussi vous avez la possibilité de me faire part de vos remarques et commentaires sur ce site web. Enfin, puisqu’il m’en est donné l’occasion, j’aimerais terminer par des remerciements qui me tiennent a` coeur. Tout d’abord Luc, pour avoir construit son Almanach qui peut être un guide précieux, pour accepter de le diffuser librement, et pour l’aide amicale qu’il m’a apportée tout au long du travail de publication. Ensuite ma femme, ma famille, et mes amis, pour leurs encouragements et le soutien capital qu’ils m’apportent chaque jour. Enfin, tous ceux grâce a` qui les enseignements d’un sage éveillé ont pu traverser les millénaires.

                                                                         Jean-Francois Romang

 Préambule

 Qu’est-ce que l’Almanach ?

 L’Almanach est composé de 364 préceptes organisés en 52 thèmes, 1 par semaine. C’est une réflexion sur les principes qui gèrent notre vie quotidienne. C’est un outil de construction et de réflexion sur soi. Les sites et les publications en rapport avec l’Almanach ont pour objectif de réfléchir ensemble a` cette construction de nous-me^mes et de la société dans laquelle nous vivons.

 Que sont les “préceptes” ?

 Les préceptes constituent une base de réflexion. Ce ne sont ni des règles ni des réponses toutes faites. C’est un outil pour se poser les bonnes questions et y trouver ses propres réponses. Chaque précepte est a` réfléchir, a` appliquer ou a` rejeter a` l’aune de sa propre expérience.

 À qui s’adresse l’Almanach ?

 L’Almanach s’adresse a` toutes celles et ceux qui s’intéressent aux sciences humaines et sociales, à  la construction de soi, a` la psychologie, au bouddhisme ; a` toutes celles et ceux qui veulent faire de leur existence quelque chose de positif.

 L’Almanach est-il une secte ou un mouvement religieux ?

 Non. C’est une initiative ouverte et qui veut le rester. Certes, le bouddhisme minimal fait partie des principes de base de l’Almanach. Mais il s’agit la` d’un bouddhisme résolument agnostique et dénué de tout rite et de toute hiérarchie. Celles et ceux qui s’intéressent a` l’Almanach le font pour s’ouvrir sur le monde et vivre mieux leur vie, dans leur famille, leur travail et dans tous les aspects du quotidien. Ils et elles ne le font pas pour se replier sur eux-me^mes ou sur une communauté.

 Cinq principes de base

 Avant d’aller plus loin dans la présentation de l’Almanach, voici les cinq principes de base qui ont gouverné sa conception : ils vous permettront d’en saisir l’esprit global.

 Recourir a` un almanach

 • Chaque personne a besoin de certitudes sur lesquelles baser son comportement quotidien. Elle a également besoin d’un ensemble cohérent de visions, disons, “spirituelles” qui lui permettent de donner un sens a` sa place dans le monde. Pour les établir, elle a besoin d’une base de réflexion orientée effectivement sur les difficultés qui font sa vie quotidienne et sa condition d’être humain, de la naissance a` la mort.

• Cette base de réflexion doit être suffisamment riche pour embrasser les questions de la vie quotidienne dans son ensemble, mais elle doit aussi être suffisamment restreinte pour être appréhendée par une personne dans un temps raisonnable, et pouvoir être revue régulièrement. C’est pourquoi le format d’un almanach, comportant quelques pages par jour pendant un an, est fixé.

• L’Almanach que je suggère, et qui constitue la  base « de réflexion commune » , est constitué de 364 préceptes organisés en 52 semaines thématiques. Le texte original est celui que détiennent les personnes qui en possèdent une version papier. Ces préceptes ne sont ni des “lois” ni des “principes”. Ce sont des suggestions a` adopter, modifier ou rejeter a` l’aune de son expérience.

• Chaque personne se constitue son propre almanach a` partir de la  « base de réflexion commune », en étudiant, adoptant, modifiant ou rejetant les préceptes qui y sont énoncé, et éventuellement en ajoutant d’autres préceptes qui lui sont propres.

• On ne peut pas faire le bonheur des gens contre leur gré. Aucun précepte ne peut être imposé a` qui que ce soit. Ceux et celles qui utiliseraient les préceptes de l’Almanach dans ce sens le feraient contre les intentions de son auteur, et se méprendraient complètement sur le sens de sa démarche. Toute tentative d’utiliser les préceptes de l’Almanach pour justifier une intervention destinée a` imposer quoi que ce soit a` qui que ce soit serait un dévoiement de ces préceptes.

 Le bouddhisme minimal (ref entre crochet correspond au numéro de la semaine)

 • Le fondement spirituel de l’Almanach est un bouddhisme minimal, exempt de rites communs, résolument agnostique et non mystique, et basé sur les quatre certitudes [SEM15] :

1. la vie est souffrance (le monde matériel, le corps physique, le monde intérieur et le monde des relations entre personnes apportent de constantes épreuves),

2. le “moi” (la volonté d’accomplir pour soi seul, la rupture entre soi et la continuité humaine) est la cause de la souffrance,

3. sortir du “moi” (comprendre sa place dans la continuité humaine) est la solution.

4. il existe une méthode pour ce faire : les huit jalons.

 • La notion centrale est celle de « continuité humaine » : chaque personne est le résultat des influences multiples de toutes celles et ceux qu’elle a rencontrés, et ceux-ci de toutes celles et ceux qui les ont précédés (génétiques, culturelles, mentales, sociales, psychologique, etc.). De même, a` travers ses paroles, ses actes, les personnes qu’elle touche, leur mémoire, leur personnalité et leur comportement conséquents, une personne s’étend bien au-delà de son corps physique. Elle existe ainsi au-delà de sa seule présence physique dans un lieu donné pendant une période donnée. Les limites entre la personne individuelle et le reste de l’humanité sont non seulement plus floues qu’elles n’apparaissent a` première vue : elles sont illusoires. L’humanité est un continuum.

 • Il s’agit d’une doctrine philosophique et non d’une explication du monde. Les huit jalons (“l’Octuple Sentier” dans la terminologie traditionnelle) établissent un code de comportement moral permettant d’atteindre la libération de la souffrance. Ce code est le suivant :

1. établir une bonne vision du monde et de la continuité humaine

2. avoir des objectifs clairs

3. pratiquer des paroles réfléchies

4. adopter un comportement juste

5. mener une vie professionnelle saine

6. faire des efforts réguliers

7. se comprendre soi-me^me

8. entraîner sa concentration

 • Ce bouddhisme résolument agnostique établit que quelles que soient les avancées techniques ou spirituelles de l’humanité nous ne saurons jamais qui a créé ou comment s’est créé l’univers. Il n’exclut pas, de fait, l’existence d’une ou de plusieurs entités créatrices mais stipule que si elles sont, nous n’avons aucune idée de ce qu’elles sont, elles sont imperméables a` toute forme de communication que nous pouvons leur adresser, et leurs intentions s’expriment clairement ici et maintenant dans la nature telle que nous la percevons. Autrement dit, qu’elles soient ou ne soient pas, nous pouvons nous comporter comme si elles n’étaient pas. La frontière du mysticisme est franchie lorsque les événements de la vie quotidienne s’expliquent en faisant appel aux puissances d’un monde invisible.

 • Dans cette optique, cette frontière serait franchie si la réincarnation et le karma étaient considérés comme le passage d’une personnalité d’un corps a` un autre par des voies paranormales. Il ne s’agit de rien d’autre que de la « continuité humaine » telle que définie plus haut : nous survivons a` notre vie physique et matérielle, nous continuons a` vivre, nous passons et nous revivons a` travers celles et ceux que nous touchons au cours de notre existence. Ainsi, les malheurs d’une personne sont bien la conséquence des comportements psychologiques, sociaux, culturels, techniques, éducatifs, etc., de celles et ceux qui l’ont précédé tout au long de l’histoire humaine et qui constituent sa personnalité. Ces malheurs sont bien le résultat d’un “karma” passé. En conséquence, la plus haute mission humaine est bien de vivre avec ce karma et de l’améliorer pour son bénéfice propre et pour le bénéfice de toutes celles et ceux qu’on côtoie et qu’on précède.

 La non-violence

 Les conflits armés sont cause de mort et de destruction, de famines et d’épidémies. Ils sont toujours le frein le plus net a` l’amélioration des conditions de vie des populations qu’ils impliquent. Ils causent ou entretiennent la destruction des ressources naturelles, intellectuelles, techniques et philosophiques des êtres humains. A` travers la haine, ils ajoutent une source de souffrance plus violente encore que celles provoquées par les traumatismes tels que la maladie et la mort lorsque ceux-ci surviennent en temps de paix. La tentation de faire le tri entre les causes “justes” et celles qui ne le sont pas est légitime, mais elle n’est malheureusement pas réaliste. Tous les belligérants sont évidemment convaincus d’être engagé dans une telle cause. Par ailleurs, l’histoire montre ad libitum que les causes peuvent être défendues avec la plus fervente conviction pour tomber en désuétude quelque temps après, bien qu’elles aient entraîné pour leur perpétuation des souffrances incalculables. L’évitement du conflit et le pacifisme absolu rencontrent toujours les me^mes douze arguments [ANN1]. Ces arguments ne servent que la perpétuation des conflits a` travers la conviction émotive que “la guerre est une solution”. L’un des objectifs de cet almanach est de les mettre a` jour et de montrer qu’ils ne résistent pas a` l’analyse. Une personne ne peut pas prétendre vouloir améliorer la condition humaine, ni me^me la sienne propre, si elle participe ou pense un jour devoir participer activement a` un conflit armé. En cas de conflit ou de risque de conflit armé, la seule manière d’améliorer la condition humaine passe avant tout par l’évitement du conflit. Or, tous les conflits armés peuvent se ramener a` des revendications ethniques, religieuses ou territoriales. La certitude d’être impliqué dans une cause juste de conquête ou de défense d’un territoire donné est à l’origine de tous les conflits armés et est la source de leur perpétuation. En conséquence, le renoncement a` toute prétention territoriale, et la volonté active de vivre en bonne entente avec d’autres, y compris si cela implique un exode, sont les conditions sine qua non de la paix. Ceci n’exclut pas, évidemment, de fermer sa porte aux tentatives d’intrusion, mais cette attitude ne fait guère de sens si elle implique la destruction de la porte, voire de la maison, et une longue perspective de violences et de souffrances. Une personne ne peut pas prétendre vouloir améliorer la condition humaine, ni me^me la sienne propre, si elle se bat ou pense un jour se battre pour un bout de terrain, quand bien me^me elle aurait investi trente ans de sa vie dans ce bout de terrain. Les êtres humains heureux que je connais ne le sont jamais parce qu’ils se battent pour défendre ce qu’ils jugent être leur territoire, mais parce qu’ils vivent en paix avec les autres et avec eux-me^mes, me^me sur une terre qui n’est pas la leur.

 Le volontarisme

Certaines interprétations du bouddhisme traditionnel tendent a` s’accompagner d’une forme de défaitisme et de passivité qui peut aller jusqu’a` l’obscurantisme. Cette attitude passe a` côté de l’aspect volontariste des quatre certitudes (“Nobles Vérités” dans la terminologie traditionnelle) qui prêchent une forme de libération de la souffrance basé sur l’effort individuel et la pratique des huit jalons. Cette volonté de changement de soi constitue l’un des fondements de l’Almanach, et sans elle, pratiquement rien de ce qu’il contient ne fait sens. La philosophie implicite a` la notion de « continuité humaine » est que : d’une part nos modes d’action sur le monde sont fragmentaires et limités (face au poids immense de ce que nous lèguent, en termes de culture, d’éducation, de société, etc., toutes celles et ceux qui nous ont précédés), et d’autre part, a` chaque instant, nous modifions le monde dans son entier. Ainsi, nous naissons avec un “karma” massif, mais notre plus haute mission humaine est bien de vivre avec ce karma et de l’améliorer pour notre bénéfice propre et pour le bénéfice de toutes celles et ceux que nous côtoyons et que nous précédons. Ce sentiment de mission s’accompagne de la volonté d’améliorer l’état du monde, non pas par de grandes réalisations mais par une réflexion constante sur ce que nous faisons, pourquoi nous le faisons, et quelles en sont les conséquences. Dans cette optique, nous renonçons  a` tenter de faire changer les autres, mais nous faisons de notre mieux pour devenir nous-mêmes des personnes de transition, des charnières entre le passé et l’avenir. J’ai trouvé mon rôle, d’une part a` travers ce changement salutaire de moi-même, et d’autre part a` travers l’écriture de l’Almanach. Ces deux actes ont donné un sens a` tout ce que je fais, que ce soit dans ma vie familiale, amicale ou professionnelle. Je me donne maintenant pour tâche de faire connaître l’Almanach (en en copiant et en en distribuant des extraits, en créant des sites Internet, etc.), et de mettre a` la disposition de ceux qui le demandent des exemplaires de l’Almanach (soit en les reproduisant moi-même, soit en les achetant aux éditeurs qui le font).

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Le Bouddhisme


Bouddhisme : Définition, histoire & origine

Fondé en Inde du Nord au Vie siècle av. J.-C. par un membre de la famille des Gautama, dans la tribu des Sakya, le bouddhisme est l’une des grandes « religions » du monde. Contemporaine de l’avènement d’une société hiérarchisée en castes et fortement nourrie des croyances hindouistes, la doctrine du Bouddha s’articule autour du thème de la souffrance et des moyens de s’en affranchir. Si l’art bouddhique est chargé d’un symbolisme très précis, c’est qu’il sert délibérément de support à l’enseignement de la doctrine et à la méditation du fidèle.

Lorsque apparaît le bouddhisme, dans le prolongement du brahmanisme, l’Inde subit une transformation sociale et une crise religieuse: d’une part le développement d’une société aryenne cloisonnée, supplantant les anciennes structures tribales, d’autre part la naissance de courants religieux s’écartant de l’hindouisme. Après avoir essaimé en Inde durant plusieurs siècles, le bouddhisme a éveillé l’Extrême-Orient à une philosophie religieuse et à une éthique originales.

L’enseignement du Bouddhisme

La doctrine du Bouddha repose sur l’idée que la souffrance est inséparable de l’existence. Le bouddhisme affirme que le savoir et la morale permettent d’échapper au cycle des renaissances et d’entrer dans un état de pureté absolue, le Nirvana.

Les quatre «nobles vérités»

Les quatre «nobles vérités» sont déjà résumées dans le tout premier sermon de Bénarès. La première vérité fait de la douleur la compagne de la vie, car aucune félicité n’est durable.

La deuxième vérité est que la douleur naît de la «soif» de vivre, des désirs et des passions, autant de sources qui alimentent la convoitise, la jalousie, la haine et l’erreur.

La troisième vérité découle des précédentes: si l’on supprime la cause, on annule son effet. Ainsi, si l’on éteint les désirs, on annihile la souffrance.

La quatrième vérité est la «Voie des huit vertus» qui conduit au Nirvana. Elle recommande la méditation pure, le savoir,, elle conduit au Nirvana, à l’extinction des désirs, à l’état suprême de non-existence, de non-réincarnation . Le Nirvana, qui n’est pas immédiatement accessible, est un état qui échappe à la fatalité du devenir et au cycle sans cesse repris des vies nouvelles.

Le Bouddha n’a laissé aucun écrit. Retransmises oralement par ses fidèles, ses paroles furent réunies dans des textes sacrés (sutra). Divers conciles bouddhiques eurent lieu entre le Ve et le Ier siècle av. J.-C.; un premier schisme, vers 450, précède l’apparition de nombreuses écoles de philosophie bouddhique.

Les écoles de pensée bouddhique :

Le Hinayana (Theravada)

La première des trois plus importantes écoles est le Hinayana (Theravada, le Petit Véhicule, celui qu’on emprunte pour accéder au Nirvana); elle est particulièrement répandue au Sri Lanka, en Birmanie et en Thaïlande. Divisée en plusieurs sectes, elle ne reconnaît pas au Bouddha une nature divine et réserve la voie du Nirvana aux seuls religieux armés d’une morale stricte. Sa doctrine est tout entière contenue dans un texte canonique, le Tripitaka.
Le Mahayâna
Appelé aussi Grand Véhicule, le Mahayâna est la deuxième école influente; elle gagna le nord de l’Inde, le Tibet, la Mongolie, la Chine, la Corée, le Japon et une partie de l’Asie du Sud-Est (Viêt-nam, Cambodge). Pour le Mahayâna, bouddhisme métaphysique, la sainteté n’est pas seulement un idéal de perfection personnelle, mais un moyen d’aider l’individu à atteindre cet état grâce à l’appui de sages «éveillés». Comme le Bouddha, ceux-ci renoncent temporairement (ou définitivement) à entrer au Nirvana pour aider les autres hommes à connaître l’Illumination. Ainsi cette religion prévoit-elle le salut pour tous. Son panthéon est peuplé de divinités (les bodhisattvas ), qui sont plus proches des fidèles que le Bouddha. Devenu religion populaire, le Mahayâna abandonne la conception athée du bouddhisme et procède à une sorte de déification du Bouddha, à qui il attribue un aspect humain, divin et cosmique (doctrine des trois corps). Le Mahayâna se distingue par la stature exceptionnelle de ses philosophes et de ses penseurs religieux: Nagarjuna, vers 100 apr. J.-C., Asanga, au Ve siècle, le poète Shantideva, au VIIe siècle.

En Chine et au Japon, l’école mahayaniste s’est compartimentée en de nombreuses sectes don’t la plus connue est le Zen (ou chan). Leurs adeptes, qui méditent sur des textes sacrés et mènent une vie ascétique, s’appliquent à vider leur esprit à la fois du temps et de l’espace, pour mieux parvenir à l’Illumination bouddhique. Ainsi les écoles Zen (méditation) pratiquent des activités favorisant la concentration (cérémonie du thé, tir à l’arc, judo, jardinage, poésie, peinture).

L’école lamaïque

L’école du tantra, particulièrement développée au Tibet et en Mongolie, est issue du Mahayâna et reprend divers aspects de l’hindouisme, longtemps évincé par l’hétérodoxie bouddhique. Ses écrits sacrés (tantra) s’apparentent à des ouvrages de pratique rituelle, voire même de magie (récitation de syllabes sacrées, exercices de yoga disposant le corps et l’esprit à des pouvoirs surnaturels). La philosophie tantrique est axée sur l’examen du cosmos et de ses multiples facettes. Le dalaï-lama, dignitaire religieux du Tibet, est considéré par le tantra comme la réincarnation du Bouddha.

Les grands textes du bouddhisme

Ce sont les moines qui, depuis environ 2 500 ans, conservent la doctrine, les textes sacrés et les récits transmis d’abord oralement par les fidèles, ainsi que les représentations artistiques de leur maître spirituel et des divinités. Le Tripitaka («trois corbeilles» ou «trois trésors») fut rédigé en sanskrit, l’œuvre est divisée en trois parties: Vinaya (prescription de la vie monastique); Sutra (collection de prédications du Bouddha); Abhidharma (ensemble d’ouvrages métaphysiques et doctrinaux). Il s’agit de textes hinayanistes, don’t la rédaction s’étend sur cinq siècles, à partir de 500 av. J.-C. Le Saddharmapundarikasutra («Lotus de la bonne loi») fait partie du Tripitaka et constitue une conception mahayanique du sermon de Bouddha sur l’unicité des chemins du salut (vers 300 apr. J.-C.). Écrit par Nagarjuna, le Madhyamika est une œuvre doctrinale (IIIe siècle apr. J.-C.). Le Milindapanha est un dialogue philosophique entre le souverain grec Milinda et le moine Nagasena (Iie siècle apr. J.-C.). Les tantra sont des ouvrages d’ésotérisme (vers 350 apr. J.-C.). Plusieurs contes et apologues évoquant les vies antérieures du Bouddha ont été regroupés dans le jataka (Ive siècle apr. J.-C.). L’Avadana rassemble des apologues moraux (vers 200 apr. J.-C.). Enfin, le Sutra est un recueil d’aphorismes (vers 400 apr. J.-C.).

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L’arbre à zener


 

Micocoulier-Photo by so-studio.fr-tous droits réservés

 

L’arbre à zener.

 

Ronde est la terre sous le micocoulier
Qui s’insert et enserre le pays sage,
La lumière, les sons et les vents
S’y filtrent en son cœur au passage.

 

Toi qui passe, poses toi sous l’arbre sacré
Lui, qui sincère de l’expérience de son age
De ton âme, tes joies et tes peines,
Les filtre, en son cœur, aie courage.

 

Ta paix retrouvée sous l’arbre à zener
Qui, sincère, te sert l’âme d’un sage,
La lumière, les sons et les vents
Te remplissent le cœur au passage.

 

Toi qui vis, poses donc à micocoulier
Malgré ses plaies, la raison de son ramage
De sa lumière, de sa joie, de son âme
Et puises dans son cœur au passage.

 

                                                          Olivier Legendre